Ah quelle vie rêvée j’ai ! Je suis l’un des meilleur avocat de New-York, payé une fortune et bientôt associé dans mon cabinet. Je facture environs 5 000$ de l’heure, les clients se battent pour que je les représente et tout cela parce que je suis le meilleur. En matière de droit des affaires, JE suis la référence. Oh bien sûr je me suis fait beaucoup d’ennemis dont mon principal rival travaillant pour le même cabinet mais bien moins brillant. Il est vrai que je fais grincer des dents, même mes clients ne sont pas épargnés mais j’use de ruses plus malignes les unes que les autres pour gagner. Et je gagne toujours, alors même si on ne m’aime pas tant que je suis bon dans ce que je fais, ça ne dérange pas. Et si une affaire n’est pas assez intéressante ou stimulante pour moi, je n’ai cas la refiler à mes assistants en faisant croire que je bosse sur le dossier.

Mais ma vie n’a pas toujours été aussi rose. Je suis né à Chigago, une ville connue pour son grand banditisme. Dans un ghetto qui plus est. Ma mère était la plus part du temps à moitié stone, elle ne vivait que pour sa dose. Mon père ? Inconnu au bataillon. Alors très vite la rue à été mon seul refuge et à bien sûr entrainé les conneries qui vont avec. Vol, drogue, gangs (mes nombreux tatouages en témoignent), et à quinze ans j’avais déjà un casier judiciaire long comme mon bras (l’expression que j’employais à l’époque était plus vulgaire mais je vous l’épargnerait). Je me pensais plus malin que les autres, et je l’étais, la plus part du temps. Je ne faisais strictement rien en cours mais j’étais doué pour mémoriser. Il ne fallait pas me répéter les choses deux fois, une fois que c’était entendu, c’était enregistré.

Mais à l’époque je n’étais pas aussi futé que ce que je pensais. J’avais fait confiance aux mauvaises personnes, qui m’avaient balancées pour un truc que je n’avais pas fait et pour le coup ce n’était plus un délit mineur. La brigade anti gang s’en est mêlée et sans preuve de mon innocence je ne pouvais pas faire grand chose. L’avocat commis d’office qu’on m’avait assigné était vraiment bidon, le genre cinquantaine, bedonnant qui n’avait qu’une envie rentrer chez lui.  On comptait me juger comme un adulte, c’est à dire faire de la prison ferme mais le procureur a eu pitié de moi, m’a proposé un marché en échange de ma liberté. A mon tour j’ai balancé, sans aucune pitié ni aucun remord.

Ca a fait tilt dans ma tête, si je ne changeais pas immédiatement, j’allais finir au mieux en cage, au pire entre quatre planches. Mais que faire pour un petit gars comme moi qui n’avait rien ? J’en avais parlé au procureur. Ca doit être la meilleure chose que j’ai faite puisqu’à la question « qu’est-ce que tu veux faire dans la vie » j’ai répondu du tac au tac « avocat ». Peut-être que je voulais être meilleur que l’abruti qu’on m’avait refourgué mais j’avais une soif de justice.

Le deuxième deal que j’ai fait avec le procureur était le suivant : si je me focalisais sur mes études et obtenais mon diplôme, il ferait de son possible pour m’obtenir une bourse d’étude pour apprendre le droit.

Harvard. Je ne sais pas si vous vous rendez compte, d’un ghetto, je suis passé à Harvard. Bon j’étais considéré comme le pouilleux de service et c’est là où j’ai eu envie de leur montrer que mes capacités intellectuelles, mon sens de la négociation et de la répartie étaient supérieurs aux millions de leurs pères. Et c’est ce que j’ai fait, je suis devenu le meilleur et maintenant j’ai un appartement donnant sur Central Par cet je roule en Panamera. Pas mal pour un pouilleux non ?

Malgré ce que l’on peu dire de moi, je n’oublie pas mes amis. Et je dois ma vie à ce procureur qui a cru en moi, qui a vu plus loin qu’un petit voyou couvert de tatouages. Il m’a fait confiance, s’est battu pour moi et je ne pourrais jamais assez le remercier. Alors bien sûr, quand sa femme à eu des problèmes de santé, c’est moi qui ai payé les frais médicaux.

Mais globalement si je regarde mon parcours, je suis fier de moi. J’aime être le meilleur dans tous les domaines, si une femme me plait, elle doit être à moi, si une affaire rapporte gros, je la gagnerais et si certains me trouvent prétentieux, c’est seulement parce qu’ils n’ont pas d’ambition. Il faut se fixer des objectifs dans la vie, et les atteindre, et s’en fixer d’autres, encore plus élevés, jusqu’à arriver au sommet.

Mais tout cela fatigue, alors pour la première fois depuis deux ans je me suis permis un bon mois de congés, loin de tout, seul. Une croisière. Mais étant donné que je ne fais pas l’impasse sur mes goûts de luxe, ma croisière sera à mon image, parfaite, organisée et raffinée. Et si en prime je peux me trouver 2-3 distractions à me mettre sous la dent c’est parfait, en particulier si elles sont rousses. Je sent qu’on va bien se marrer.