La cabane de la discorde ♣ Jack Frost

Je ne savais pas vraiment quoi faire. Je me sentais inutile et je voulais faire quelque chose. Rester sur le bateau, à attendre que ce dernier daigne bouger, c’est lassant et vraiment ennuyant. Du coup, j’essaie de passer le plus de temps possible sur l’île. J’y fais des rencontres assez extraordinaires, et même hors du commun. Si on m’avait dit il y a encore une semaine que je rencontrerai Jack Sparrow, je n’y aurais pas cru une seule seconde. J’ai donc passé la porte magique pour me retrouver sur cette île que je commençais à bien connaître. Enfin, je savais qu’il me faudrait des mois entiers avant de la connaître par cœur, et j’espérais secrètement que je pourrais le faire. Je n’avais pas vraiment envie de retourner à la maison. J’étais bien loin de tous les soucis quotidiens et de la banalité de la vie « humaine ». Après quelques minutes de marche, je me trouvais dans la jungle qui m’intriguait tellement.

J’avançais calmement, sans avoir de réel but précis. Je n’avais aucune idée de ce que je pouvais bien faire, et aucune idée lumineuse ne me vint à l’esprit à cet instant. J’étais perdu dans mes pensées, en train de chercher de brillantes idées lorsque je senti quelque chose courir sur mon dos. Mon premier réflexe est alors de hurler. J’ai la phobie des insectes. C’est presque maladif. Je criais alors et courais à la fois, ce qui pouvait paraître stupide, comme si la bestiole pouvait s’en aller si je faisais ça.

Une fois que je fus sûr d’avoir retiré cette saleté d’insecte de mon dos, je me tournais vers Jack Frost en lui lançant un regard noir. « Tu vas arrêter tes conneries maintenant mon petit ». Je savais pertinemment qu’il était bien plus âgé que moi, mais son comportement enfantin et ses blagues idiotes me mettaient hors de moi. De plus, il employait la même phrase en me parlant, je pensais que c'était une bonne méthode pour l'éloigner le plus rapidement possible. « Tu ne devrais pas faire le malin. Tu n’as plus de pouvoir, dois-je te le rappeler ? » J’essayais d’appuyer sur un point sensible sans vraiment savoir si il le prendrait bien ou pas. « Alors, tu devrais éviter de plaisanter avec moi. Tu ne sais pas de quoi je suis capable. » Je suis capable de rien du tout, mais j’essayais tout de même de l’intimider, sachant bien entendu que ça ne servirait à rien. J’ai déjà essayé la dernière fois.

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La cabane de la discorde ♣ Jack Frost

J’étais sur le cul. Je ne trouvais pas d’autre mot pour décrire ça. Mais pour qui il se prend ce Jack Frost. Il fallait que quelqu’un le remette à sa place et lui ferme son clapet. Et comme il n’y avait personne d’autre ici, j’allais devoir m’y mettre. Seulement, je n’ai jamais été très doué pour ce genre de chose. « Rabat-joie ? Est-ce que tu t’entends parler ou pas ? » J’hallucinais complètement. J’avais l’impression d’être en face d’un enfant de sept ans qui joue des tours à ses plus petits frères. C’était ridicule. « Tu as quel âge pour me dire ça ? Tu as l’air bien trop vieux pour faire ce genre de farce qui, au passage, n’est absolument pas amusante. » Je soupirais d’exaspération. Je savais qu’on ne pouvait pas parler avec ce genre de personne. Surtout un personnage sorti tout droit d’un univers folklorique. On ne sait jamais à quoi s’attendre avec eux, et ils sont bien trop impulsifs pour tenter le diable et les chercher.

Je posais les mains sur les hanches, près à lui dire que je ne voulais pas ici. Seulement, je savais que la jungle ne m’appartenait pas et que je n’avais pas le droit de lui dire tout ça. Surtout, je n’étais pas son père. Je n’avais pas à être sur son dos. « Une cabane ? avec moi ? T’es sérieux ? » Je me demandais bien ce qui pouvait se passer dans sa tête pour qu’il trouve des idées aussi stupide que ça. Mais, en y réfléchissant bien, ce n’était pas aussi bête. Il fallait absolument que quelqu’un construise une cabane pour qu’on puisse s’abriter quand on le souhaite. « J’accepte. Mais je te préviens, si je vois à nouveau que tu te joues de moi, non seulement j’arrêterai tout, mais je te botterai aussi le cul. » Au moins, ça avait le mérite d’être clair. Je n’aimais pas passer par quatre chemins et encore moins prendre des pincettes. Alors pourquoi ça serait le cas avec ce grand gamin.

Je levais alors la tête pour observer les arbres. Ils avaient l’air solides. Je lui dis donc « Je pense qu’on devrait d’abord chercher du bois solide. » Je regardais alors Jack en me disant que ça serait bien utile si il avait eu des pouvoirs comme une force surhumaine ou alors le don de métamorphose des objets. Mais non, il contrôlait la glace. C’était bien inutile. Je me souvenais alors que j’avais à faire à un esprit enfantin. « Et il est hors de question d’abattre un arbre !! » Vaut mieux prévenir que guérir.

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La cabane de la discorde ♣ Jack Frost

Quand il me dit que c’est un vieil esprit et qu’il a des siècles à son compteur, je ne peux pas m’empêcher de souffler. Pourquoi m’a-t-on foutu ce gamin espiègle dans les pattes. Il a beau avoir des siècles de vie, ça ne l’empêche pas d’être très enfantin et surtout casse pieds, pour ne pas dire autre chose. J’avais envie de tranquillité mais voilà que Jack l’esprit de je ne sais plus quoi, vient m’embêter. Si seulement je ne l’avais pas rencontré. Je sais pourquoi il est aussi insupportable avec moi, et je n’ai franchement pas envie de changer juste pour qu’il me lâche la grappe. Il va apprendre tout seul comme un grand à être respectueux et adulte. Je n’ai pas besoin de lui donner des leçons de savoir vivre. Ce n’est décidément pas à moi de le faire.

Après avoir accepté de faire cette fichue cabane avec Jack, je lui dis que je ne voulais pas qu’on coupe des arbres. Je préférais lui dire tout de suite parce que je ne connaissais pas suffisamment l’esprit pour savoir ce qu’il avait en tête. « J’aimerais que tu arrêtes de m’appeler petit dans un premier temps ». Je ne supportais pas que Jack m’appelle comme ça. On ne se connaissait pas après tout. Et j’ai horreur que des inconnus soient trop familiers avec moi. Je regardais alors un peu partout autour de moi pour voir si je ne trouvais pas des gros morceaux de bois qui semblaient solides. Il nous fallait des bouts robustes qui pourraient supporter le poids d’une ou plusieurs personnes. Je me demandais alors si on allait pouvoir mener cette mission à terme.

Jack me demandait alors si on cherchait ensemble ou séparément. Séparément, ça me semblait le mieux pour ma santé mentale. Mais d’un autre côté, je n’avais pas envie de m’aventurer trop profondément dans la jungle, seul. J’ai déjà fait l’expérience d’être seul dans le désert d’Agrabah, et ça n’a rien donné de bon. « C’est toi qui voit. Si l’esprit n’a pas trop peur de rester tout seul. » Je disais ça sur un ton un peu sarcastique. En fait, je parlais de moi à cet instant, mais je préférais dire que c’était lui qui avait peur, plutôt qu’avouer le contraire.

by mystique