Sujet: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Lun 9 Mar - 11:44
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
Les yeux clairs d'Alice courraient sur les pages, pour la énième fois. Elle avait tant et tant lu le contenu de ce livre rouge qu'elle en avait fini par avoir la sensation très profonde de connaître très personnellement l'auteur de ces lignes. Sans jamais l'avoir rencontré. C'était une sensation étrange, déboussolante, curieuse. Oh, bien entendu, la jeune femme s'était sentie un peu coupable. Elle avait tout à fait conscience d'avoir violé l'intimité profonde de la personne à qui ce livre rouge devait manqué. Et, pourtant, elle avait été tout à fait incapable de s'en empêcher. Comme si les mots couchés sur le papier l'avaient hypnotisée. Comme si lire ce livre avait été la chose la plus naturelle, la plus évidente du monde. C'était curieux, cette fascination qu'elle avait eu pour cette cabine, très précisément. Elle s'était sentie profondément attirée par celle-ci, comme... comme poussée par quelqu'un d'invisible. Quelque chose de beaucoup plus fort qu'elle. Et lorsqu'elle avait découvert les récits qui s'étalaient sur des pages et des pages, formant des piles et des piles de feuilles et d'histoires, elle avait tout de suite su qu'elle voulait rencontrer l'humain qui avait séjourné ici avant elle. Cette envie n'avait fait que se renforcer, un peu plus à chaque seconde, lorsqu'elle était tombée sur ce qui était vraisemblablement un journal intime. Les courbes des lettres la fascinaient. Les mots choisis pouvaient la couper totalement du reste du monde. Pépé. C'était tout ce qu'elle savait de l'identité de l'auteur. Pépé. Jamais elle ne s'était sentie aussi proche d'une personne qu'elle ne connaissait pas. Du moins, qu'elle ne connaissait pas personnellement. Car il lui semblait connaître par cœur cette personne. Pépé.
Elle s'était naturellement mis en tête de retrouver l'humain qui avait su ainsi la captiver. A vrai dire, Alice Kingsleigh avait bien des buts depuis cet étrange événement qui l'avait conduite à découvrir un monde qui l'emmenait de curiosité en curiosité. Mais l'envie de parler avec Pépé était certainement une des envies les plus fortes qu'elle avait, entre toutes celles qui l'animaient. Elle avait tant de questions à lui poser. Tant de choses à lui dire ! Elle voulait voir à quoi il ressemblait. Elle voulait entendre sa voix. Découvrir son prénom. Entendre son rire. Elle voulait pouvoir le toucher, le voir, le sentir. Pépé lui semblait si proche et si lointain à la fois. C'était la pire des frustrations au monde et Alice n'était pas très douée pour supporter les frustrations. Alors, elle cherchait. Parmi tous ces humains se trouvait celui qui avait écris les lignes qu'elle relisait pour ce qui lui semblait la millième fois. Elle n'allait pas se décourager. Oh non, elle n'allait pas abandonner. Et si elle devait y passer un temps considérable, elle y passerait un temps considérable... Qu'avait-elle d'autre à faire, de toute façon ? Finissant par se relever, Alice posa le livre rouge sur la couchette, réajustant sa robe bleue avant de sortir de sa cabine. Aujourd'hui serait une journée qu'elle allait dédier à la recherche de Pépé ; sa décision était sans appel.
Elle passa la porte magique, se retrouvant sur cette île mystérieuse dont elle n'avait pas encore découvert grand chose. Oh, elle finirait par découvrir... Mais chaque chose en son temps. Quelques humains se trouvaient là et, confiante, elle s'approcha de chacun d'eux, leur posant inlassablement à tous la même question ; étaient-ils Pépé ? Chaque réponse négative lui arrachait une moue et elle se détournait de la conversation qui s'en suivait rapidement. Et, lorsque des heures entières lui passèrent sous le nez, lui rappelant que le Temps n'avait jamais été quelqu'un de très patient, elle se traîna à la plage par dépit. Elle se laissa tomber sur le sable, s'y allongeant de tout son long pour fixer le ciel, sans se soucier une seule seconde des grains qui se glissaient vicieusement dans ses cheveux blonds. Quelle importance ? Perdue dans sa contemplation du ciel, elle se contait six choses impossibles. Un, le Pays des Merveilles existait. Deux, un monde où elle n'était qu'un personnage existait. Trois, elle s'était sentie attirée sans aucune raison logique par cette cabine où elle avait élu domicile. Quatre, elle embrasserait le Chapelier. Cinq, elle finirait par trouver le moyen de rentrer chez elle. Six, elle trouverait Pépé. Un sourire se glissa sur son visage. Voilà qui venait regonfler sa détermination, et elle se releva. D'un pas assuré, elle entreprit de quitter la plage. Et, dans sa précipitation toute nouvelle, son corps heurta celui d'une autre personne, la sonnant quelques secondes, avant qu'elle ne plante son regard sur le jeune homme asiatique qui se trouvait là, face à elle. Le style vestimentaire de l'inconnu arracha une expression perplexe à la demoiselle, mais elle secoua doucement la tête, baissant légèrement le regard.
« Je... Je suis désolée. » balbutia-t-elle, en défroissant sa robe plus par réflexe que par nécessité. « Je ne regardais pas où j'allais. C'est entièrement de ma faute. » Elle s'apprêtait à le contourner, sans rien ajouter de plus, lorsqu'une pensée lui frappa l'esprit de plein fouet ; elle ne lui avait pas posé sa grande question ! Oh, que ce serait une coïncidence magnifique ! Elle releva le regard sur lui, lui tendant alors la main, avec un sourire plein d'un espoir évident. « Je m'appelle Alice. Alice Kingsleigh. Puis-je poser une question ? » Elle le fit, sans attendre la réponse de son interlocuteur. « Êtes-vous Pépé ? Et si vous ne l'êtes pas, connaissez-vous Pépé ? » Voilà au moins qui avait le mérite d'être clair, franc et direct. Du grand Alice.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Lun 9 Mar - 15:14
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ♣ alice kingsleigh
La journée aurait pu bien se passer si on n’avait pas tenté de me tuer. Avec l’un des anciens serveurs du Tropical Boat, on est allé faire un tour à Agrabah. Tout se passait très bien dans un premier temps. On s’est rendu au Bazaar et on a pu suivre les traces d’Aladdin. C’était plutôt intéressant comme découverte. On y a vu de tout, la misère, la richesse, des hommes armés, des femmes qui faisaient la manche. Tout. Puis, à un moment, je me suis retrouvé seul. Mon « ami » avait disparu, d’un coup. Sur le coup, je me suis demandé s’il ne me jouait pas un tour. Sachant qu’il était farceur, je pensais qu’il me faisait juste une mauvaise blague. Mais non. Il m’avait laissé seul, là, au milieu de toutes ses personnes étrangères. Et si il m’était arrivé quelque chose hein ?
Je ne me sentais pas à l’aise dans ses vêtements empruntés dans une maison. Certain des vacanciers avaient rapporté des vêtements pour que nous puissions nous fondre dans la masse. Seulement, je n’aimais pas mettre les vêtements des autres, et encore moins ceux là. Je ressemblais à Prince of Persia maigrichon, autant vous dire que je ne ressemblais pas à grand-chose alors. En plus de ça, ils n’étaient pas du tout confortables. Et mes tatouages étaient bien trop voyant, j’avais peur qu’on se méprenne sur moi. J’ai vu trop de film pour penser que tout ira bien. Après tout, on est dans le monde des contes, et il se passe toujours quelque chose d’imprévu. J’aime bien l’imprévu, mais pas quand ça m’arrive à moi. Bon ok, c’est bizarre dit comme ça. Voilà, je ne suis pas quelqu’un d’impulsif. Je réfléchis toujours avant d’agir, et les imprévus, ça m’angoisse à mort.
Et bien sûr, ma peur n’était pas fausse et basée sur du n’importe quoi. Quand on est curieux et observateur comme moi, on sait à peu près comment les choses vont se passer. C’est donc après avoir longuement cherché mon camarade des yeux que je me retrouvais nez à nez face à un grand caïd avec des muscles partout. Je baissais mon regard pour le scruter. Lorsque je tombais sur sa main qui tenait une épée, je déglutissais. Je sentais alors que j’allais passer un mauvais quart d’heure, et ça n’a pas manqué. J’ai fait la seule chose que je sais faire depuis que je suis tout petit. Courir. J’ai couru, aussi vite que cela m’était capable de faire. J’avais l’impression de mourir tellement mes poumons étaient douloureux. Mais je ne lâchais rien. Je ne voulais pas mourir, en tout cas, pas ici.
Après une longue course poursuite où je me suis blessé un nombre incalculable de fois, je trouvais un endroit tranquille où rester cacher le temps que les gardes cessent leur recherche. J’étais idiot de penser qu’ils les cesseraient rapidement, mais j’avais envie d’être optimiste pour une fois. Je reprenais mon souffle, écoutant attentivement si les gardes s’éloignaient ou pas. Je me demandais alors pourquoi ils m’avaient poursuivit comme ça. Est-ce que j’ai fait quelque chose de mal ? Je n’en savais rien. J’étais complètement perdu, et je ne trouvais pas de réponses à mes questions. Et Dieu sait que je ne supporte pas ça.
Quelques minutes passent sans que rien ne m’arrive. Je me relève donc et sort de ma cachette en douceur, pour ne pas attirer les quelques regards sur moi. Je sors de la ville à pas de loup puis, je me mets à courir, une fois encore. Cette fois ci, je ne m’arrête pas. Pas tant que je serais en lieu sûr. C’est-à-dire, sur le bateau de Mickey. Hum … ça ne sonne pas un peu étrangement ? Vu comme ça, on dirait que j’ai fumé ou avalé une drogue qui me donne des hallucinations beaucoup trop réelles. Tout ça pour dire que mes jambes pouvaient enfin se reposer lorsque j’ai mis mes pieds sur le pont du bateau. Je me roulais par terre, souffrant de crampes terribles dans les jambes.
Je ne me remettais pas de ces douleurs vivent qui me prenaient dans les jambes, même une heure après mon retour sur le bateau. Je m’étais changé pour retrouver mes vêtements que je chérissais tant. J’avais un style vestimentaire qui n’appartenait qu’à moi et je me sentais tellement bien dans ce que je portais. Pourtant, je ne pouvais pas m’empêcher de marcher. Sans réel but. Je voulais juste, marcher. Même si mes jambes me suppliaient d’arrêter. Je passais alors par la porte magique pour marcher au bord de l’eau.
J’avais envie de hurler, de pleurer, mais je n’en fis rien. Tous mes souvenirs d’enfance me revenaient en pleine face. C’était comme ci toutes ces années de souffrances et de douleurs venaient me chercher pour me faire retomber dans ce cercle infernale. Je savais que je n’allais plus être harcelé et battu. Seulement, ce que je venais de vivre, cet homme menaçant qui voulait m’emprisonner pour je ne sais quelle raison, ça avait tout fait remonter. A un tel point que je ne regardais même plus où je mettais les pieds. Je bousculais alors une personne, faute d’attention de ma part. Je levais rapidement la tête, comme ci je faisais face à une nouvelle menace. Mais il n’était pas question de ça. La jeune femme qui se trouvait devant moi m’observait étrangement. Peut être était-ce un de ces fameux personnages de contes qui n’a jamais vu d’homme, ou d’asiatique peut être. Je faisais alors la même chose qu’elle. Je la scrutais, sans la moindre gêne. Jusqu’à ce qu’elle prenne la parole. « C’est bon, je n’ai rien, alors ne vous excusez pas. » J’étais peut être un peu ronchon, je ne savais pas trop en fait. Je ne le voulais pas en tout cas.
J’allais reprendre mon chemin lorsqu’elle se présenta. Je ne pouvais pas rester là sans lui répondre, ou partir sans lui avoir dit comment je m’appelais. Je suis peut être quelqu’un de très peu sociable, mais je sais tout de même me tenir en société. J’allais lui répondre que j’étais pressé et que je ne pouvais pas répondre à sa question lorsqu’elle me la posa. Je trouvais alors que cette jeune femme avait beaucoup de culot, ce qui m’intriguait réellement. Et là, ce fut la question qu’il ne fallait pas me poser dans cette journée merdique. « QUOI ?? Comment connaissez vous ce pseudo ? » Je rentrais alors dans une colère non contrôlée. « Vous avez lu mes bouquins c’est ça ? Mon journal ? » Je me rapprochais d’elle, tentant de prendre un air menaçant, sans vraiment y arriver car ce n’était pas dans ma nature. « Rendez les moi ! » Je sentais alors les larmes me monter aux yeux, inexplicablement. Pourquoi avais-je alors envie de fondre en larme à cet instant. Je ne laisserais pas mon corps agir sans ma permission.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Lun 9 Mar - 21:45
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
Ils s'observaient. Comme deux choses curieuses qui se découvraient. Oh, bien sûr, Alice avait conscience qu'elle devait paraître bien étrange aux yeux de ces humains. Elle avait ce style très victorien qui rappelait la simili-Angleterre des années 1800 dont elle venait, quoi qu'elle avait toujours pris soin d'arranger ce style qu'elle trouvait bien trop strict en y intégrant des choses tout à fait personnelles. Comme des mitaines bleues, qu'elle tripatouillait à cet instant. Le jeune homme lui assura qu'elle n'avait pas besoin de s'excuser. Et Alice nota dans un coin de sa tête, à la façon dont il lui avait parlé, qu'il n'avait pas dû passer une très bonne journée. Certes. Loin d'elle l'idée de l'ennuyer, bien entendu. D'ailleurs, elle s'apprêtait même à partir. Et elle l'aurait fait, si elle n'avait pas été aussi têtue et déterminée à trouver l'auteur des histoires qui ne cessaient de la fasciner chaque fois qu'elle replongeait dedans. Y avait-il une chance que ce jeune asiatique – probablement pas chinois, songea Alice, elle avait vu des chinois et ils ne ressemblaient pas à ça – soit Pépé ? Partant du principe que qui ne tentait rien, n'avait rien, la demoiselle se lança. On ne pouvait pas dire qu'elle manquait de culot, effectivement. C'était même probablement un de ses principal défaut ; elle possédait beaucoup trop de culot.
Elle sursauta assez vivement lorsque le jeune homme lui répondit, non sans une certaine forme de violence, et écarquilla légèrement les yeux. Visiblement, elle avait trouvé Pépé. Et, visiblement, les choses n'allaient pas se dérouler exactement de la façon dont elle l'avait espéré. Il s'énerva, elle le vit très clairement et Alice se mordilla légèrement la lèvre, réfléchissant au meilleur moyen de désamorcer ce conflit naissant. Elle n'aimait pas vraiment les conflits. Elle les trouvait inutiles. Sans aucune saveur. Rien ne se réglait avec des conflits, après tout. Et surtout pas les discussions. Ou les découvertes. D'ailleurs, pourquoi se mettait-il ainsi en colère ? Il lui demanda – même si de toute évidence, il connaissait déjà la réponse – si elle avait lu ses histoires. Et son journal. Naturellement, Alice ouvrit la bouche pour lui répondre, mais il s'approcha d'elle et elle fronça légèrement les sourcils en restant parfaitement stoïque. S'il voulait paraître effrayant, ou se grandir, c'était raté. Il était semblable, à cet instant et aux yeux d'Alice, à un enfant frustré qui voulait impressionner pour avoir ce qu'il voulait et pouvoir faire son caprice.
Lorsqu'il lui donna l'ordre de lui rendre ce qu'il lui appartenait, un simple mot franchit les lèvres de la jeune Alice. « Non. » Clair et tranché, dit avec un calme évident. « Même si je le voulais, comment le pourrais-je ? Je ne me balade pas avec vos œuvres sur moi. » Voilà qui était l'évidence même. Elle se recula d'un pas, pour agrandir la distance physique entre eux. « Pourquoi est-ce que vous vous mettez dans un état pareil ? J'ai lu vos histoires, oui. Je les ai dévoré, à vrai dire, bien que je n'ai trouvé aucune image à l'intérieur de vos manuscrits. C'est d'ailleurs dommage, je reste convaincue qu'un livre sans images n'a pas de raison d'être. C'est... Pardon, je me suis perdue. Je disais donc que vous n'aviez aucune raison de vous mettre dans un état pareil. Et que votre attitude ne m'impressionnera pas, je pense m'être trouvée en face de bien pire qu'un jeune homme visiblement déboussolé. » Bien. Ceci étant dit, Alice croisa les bras sur sa poitrine. Elle aurait voulu lui dire qu'elle était heureuse, elle, de faire enfin sa connaissance, mais de tels mots lui semblaient inappropriés dans une telle situation. Alors, elle se contenta de planter son regard sur lui. Elle était presque certaine qu'il n'allait pas partir. Ainsi, elle avait le temps de prendre son temps avant de lui poser mille et une questions.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Mar 10 Mar - 12:20
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ♣ alice kingsleigh
Je ne suis pas quelqu’un qui s’emporte facilement. De nature très patient, je prends toujours le temps d’analyser les choses avant de faire quoi que ce soit. Cependant, il y a des situations qui me mettent hors de moi et qui me font perdre pied. C’était le cas avec Alice. Je ne connaissais pas la jolie blonde qui m’avait foncé dessus. J’allais simplement partir pour me morfondre dans mon coin lorsqu’elle s’est présentée et qu’elle m’a posé la fameuse question. S’il y a bien une chose qu’il ne faut pas me dire, c’est qu’on a touché à mes affaires. Encore, si elle m’avait demandé la permission, j’aurais pu lui dire non gentiment, mais là, elle avait lu mes notes sans ma permission. De plus, j’utilisé le pseudonyme de Pépé uniquement dans mon journal intime. Mon pseudonyme pour mes romans, c’est Omega. Donc, cela veut dire qu’elle a lu mon livre rouge. J’essayais de montrer que j’étais en colère et je tentais tant bien que mal de me montrer intimidant en lui demandant de me rendre mes affaires. J’avais mis tous mes sentiments et toutes mes pensées sur papier. Mais c’était quelque chose de personnel. Je ne voulais le partager avec personne. Et encore moins avec une inconnue.
Seulement, en voyant que je ne faisais aucunement peur, je voyais ma tentative de « reconquête » un peu inutile. La jeune femme qui se trouvait devant moi semblait avoir un tempérament de feu et ne se laissait pas marcher facilement sur les pieds. Lorsqu’elle me dit « Non », j’ai cru halluciner. Je me mettais alors à me demander si elle n’allait pas le montrer à tout le monde. Je ne le voulais pas et ma paranoïa repris le dessus. J’allais lui dire qu’elle ne devait le montrer à personne. J’acceptais alors qu’elle l’ait lu, mais je ne supporterais pas que quelqu’un d’autre le fasse. J’avais déjà du mal à rester en face d’elle alors qu’elle devait probablement connaître chacune de mes profondes pensées. J’étais soudainement vulnérable. Et je ne supportais pas ça. Décidément, ce n’était pas ma journée. Elle me demandait alors comment elle pourrait me les rendre, qu’elle ne se baladait pas avec mes œuvres sur elle. Elle avait l’air si … je ne sais pas. Hautaine n’est pas le mot qui convenait à cet instant. Mais elle me paraissait si sûre d’elle. Dans un sens, je commençais un peu à admirer son audace. Je devais me ressaisir et ne pas tomber dans un piège.
Alors, presque innocemment, elle m’interrogeait en me demandant pourquoi je me mettais dans un état pareil. Le reste de sa phrase m'avait interloqué et j’étais … sur le cul. « Pardon ? Des images ? Vous vous moquez j’espère. Depuis quand les romans ont-ils besoin d’image. La seule chose dont vous ailliez besoin lorsque vous les lisez, c’est de votre imagination. » J’étais incrédule. Je piétinais alors, faisant le tour de la jeune femme, soudain interrogé par son style étrange. Je savais alors que je paraissais impoli, mais zut à la fin, elle me semblait trop étrange et elle avait piqué ma curiosité. « Vous m’avez dit que vous vous appelez comment déjà ? » Je cherchais rapidement dans mes souvenirs récent et sans lui laisser le temps de lui répondre, je m’arrêtais face à elle, en laissant une distance suffisante entre nous deux. « Alice Kingsleigh… » Mes neurones s’activèrent alors. Cette jeune femme ne pouvait pas venir de notre monde. Même si son style semblait sortir tout droit de l’époque Victorienne. Seulement son nom me disait quelque chose. « Alice aux pays des Merveilles. » Dis je en pensant à voix haute, encore une fois. « Mais oui, c’est ça ! » Je devais avoir l’air d’un fou, comme d’habitude quand je me mettais à penser haute voix.
Je soupirais alors, convaincu que la jeune Alice n’allait pas me rendre mes affaires. Je reprenais alors mon calme, aussi facilement que ma colère était apparu et je lui demandais. « Même si vous ne me rendez pas tout ce que j’ai écrit, j’aimerais beaucoup que je vous me passiez mon livre rouge. Le reste, ce n’est pas important. » Je ne savais pas vraiment quoi penser de cette situation qui me dérangeait grandement. « Et … si vous pouviez ne parler à personne de ce que vous avez lu, ça serait bien. » J’en demandais peut être un peu trop à une jeune femme aussi curieuse qu’Alice. Donc, si je comprenais bien, elle était dans ma cabine. Cela veut dire qu’elle avait accès à toutes mes affaires. Mes habits, mes livres, mon ordinateur, tout. J’espérais alors que tout resterait intact jusqu’à ce qu’on trouve une solution pour retourner sur notre vaisseaux.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Jeu 19 Mar - 20:54
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
Pas besoin d'images ? C'était ridicule et Alice leva les yeux au ciel. Pour quelqu'un qui écrivait si bien, il ne comprenait pas grand chose de la beauté d'un livre. Elle en était presque déçue, mais n'en montra rien. Et elle leva à nouveau les yeux au ciel en le voyant faire le tour d'elle-même, comme si elle était un animal curieux. Elle avait au moins l'habitude de cela ; être analyser, regarder sous toutes les coutures. Et, pour une fois, elle avait sa vraie taille, celle qui convenait. Elle n'allait pas se plaindre. Il lui demanda de répéter son nom, mais ne lui laissa guère le temps de seulement entrouvrir les lèvres qu'il répondait à sa place. Oui. Alice Kingsleigh. La Alice, paraissait-il. Ou du moins l'était-elle devenue. Ou l'avait-elle toujours été ? Peu importe. De nouveau, elle leva les yeux au ciel. Il pensait à voix haute. Pour dire des choses qui coulaient de source. « Oui, oui, c'est moi. Alice, LA Alice du Pays des Merveilles, enchantée. » Elle semblait plus agacée qu'enchantée. Oh non. Ce n'était pas un réel agacement. C'était plus... plus... Elle n'avait même pas les mots. Ce n'était pas d'elle, dont elle voulait parler, en réalité. C'était en cela que la situation l'agaçait. Elle avait d'autres choses en tête. Mais, oh ! Il changea d'humeur en un claquement de doigts et Alice se surprit à sourire légèrement. Voilà qui devenait intéressant. Il n'avait plus l'air en colère, maintenant. Elle ne saisissait pas exactement ce qu'elle avait pu faire ou dire, ou ne pas faire et ne pas dire pour qu'il change ainsi, mais c'était un fait. Et c'était pour le mieux. Ainsi, elle décroisa même les bras.
Son attention toute tournée vers l'asiatique, elle imprima dans son esprit tous les mots qui traversaient les lèvres de ce dernier, acquiesçant doucement. Lui rendre son livre rouge ? Il n'avait pas besoin de faire quoi que ce soit pour la convaincre. Elle était certes curieuse, mais non moins civilisée. Et elle pouvait comprendre qu'une chose d'une telle valeur sentimentale puisse lui manquer. Elle s'apprêtait d'ailleurs à lui dire le fond de sa pensée, lorsqu'il continua... la faisant éclater d'un grand rire franc au passage. « Pour qui me prenez-vous, au juste ? » L'amusement venait teinter le ton de sa voix. « Bien sûr que je ne dirai rien à personne. Pourquoi le ferais-je ? Qu'aurais-je à gagner à dévoiler vos secrets à qui que ce soit ? » Elle lui tendit la main « Je vous rendrais votre livre rouge. Seulement, et seulement si nous faisons correctement les présentations, maintenant. Je suis toujours Alice... et je serai tout à fait curieuse de connaître le nom qui se cache derrière Pépé. » Elle lui sourit, le plus sincèrement du monde. Elle n'était pas son ennemie. Non, à vrai dire, même si elle avait lu des choses qui auraient pu lui faire porter un quelconque jugement sur lui, elle ne le ferait pas. Pas avant de le connaître. Alice n'était de ces gens-là. « Je suis désolée d'avoir été aussi intrusive. Mais... Mais je n'ai pas pu m'en empêcher. Vous m'avez... Vous m'avez touchée, en réalité. » Voilà. C'était bien ça, la réalité. Il l'avait touchée, tout simplement. « J'aurais mille questions à vous poser. Mais je ne voudrais pas vous paraître trop curieuse. »
Lorsqu'on connaissait Alice, on pouvait savoir à quel point cette dernière phrase était comique. Mais elle ne s'en rendait, à vrai dire, pas tellement compte.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Ven 20 Mar - 15:18
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ♣ alice kingsleigh
Je venais enfin de mettre un nom sur ce visage et cette personne intrigante. Non, elle ne l’était pas. Qu’est-ce que je dis moi ? Je ne dois pas me détourner de mon objectif : récupérer mon livre. Je n’aime pas du tout qu’on touche à mes affaires. Je me demandais alors ce que ferait une personne aussi curieuse qu’Alice du Pays des Merveilles pourrait faire de ces informations. Je ne savais pas si elle le dirait à quelqu’un. Peut être que c’était déjà fait. Voilà que je commençais alors à paniquer. Si je n’avais pas d’amis et si je ne m’approchais pas des gens, c’était pour une bonne raison non ? En fait, je me rendais compte que ça ne servait à rien que je m’éloigne des gens. Ils découvrent toujours tout de toute façon et appuie forcément à un moment donné sur un sujet sensible. Aujourd’hui, le sujet sensible, c’est mon livre rouge. Celui dans lequel je laisse mes pensées s’évader. Je raconte toutes mes émotions, toutes mes pensées et tout ce qui se passe dans ma vie. Et savoir qu’une étrangère était au courant de tout ça, ça me rendait malade. Mais je devais rester calme et tenter de le récupérer. Ce n’était certainement pas en lui criant dessus que j’allais obtenir ce que je voulais. N’est-ce pas ?
Je lui demandais alors de ne rien raconter à personne, ce qui la fit exploser de rire. Je ne comprenais pas son comportement. Je me rendais compte alors qu’elle ne devait pas me cerner non plus. On était trop différent pour se comprendre. Il fallait que j’en finisse rapidement pour me débarrasser de tout ça. « Et bien, il y a pas mal de personne qui paierait pour avoir des informations sur … » Je m’arrêtais alors. Je n’allais tout de même pas lui donner une occasion de tout dévoiler à la presse. Après tout, mes romans étaient des best-sellers et même si j’écris dans l’anonymat, ça ne veut pas pour autant dire que je ne dois plus être sur mes gardes. Je suis Omega, et personne ne doit le savoir. Car Omega, c’est mon nom d’emprunt, pour que personne sache qui je suis et pour rester seul et au calme. Je n’ai pas envie de devenir comme ces pseudos écrivains qui écrivent des romans pour adolescentes en manque. Elles ont surement une vie bien pourrie à se cacher constamment et à ne plus pouvoir écrire. Bon d’accord, c’est super prétentieux, mais c’est presque la vérité.
Elle me tendait alors sa main. Je me demandais ce qu’elle me voulait et lorsqu’elle me proposait qu’on fasse des présentations dans les règles je soupirais. Je saisissais alors sa main et je me surpris à la trouver douce. Je me présentais alors sur un ton neutre. « Phoenix Peters. C’est mon nom. Mes initiales forment ce pseudonyme stupide. » Voilà, elle connaissait mon nom. Maintenant, elle pouvait me rendre mon livre. Non ? Et bien non. Elle continuait à parler. Mais, au lieu de me renfermer encore une fois, je me laissais à l’écouter. Je fus surpris d’apprendre qu’elle avait été touchée. Je ne comprenais pas les gens décidément. Moi qui aie pourtant fait des études de psychologie, j’avais bien du mal à juger les gens lorsqu’il s’agissait de moi. Étrangement, je me laissais prendre au jeu auquel jouait Alice. Est-ce qu’elle était sincère ? Pour une fois dans ma vie, je baissais les barrières. Je ne comprenais pas pourquoi je faisais ça. Peut être pour me soulager d’un poids. « Je ne vois pas ce qui pourrait toucher quelqu’un dans ce que j’ai écrit. » Je la regardais dans les yeux, essayant de trouver des réponses. Mais je baissais vite le regard. J’ai toujours fuit les autres. « Si je réponds à vos questions, vous ne me jugerez pas, et vous me rendrez mon livre ? » Oui, j’étais têtu. Mais elle semblait l’être encore plus que moi et c’est peut être parce qu’elle semblait beaucoup me ressembler que je me laissais aller. « C’est bien parce que vous êtes curieuse que je vous laisse me poser toutes les questions que vous voulez. Dans la limite du raisonnable. J’aime les gens qui ne lâchent pas l’affaire. Et pour moi, la curiosité et la plus belle qualité chez un être humain. » Et non, ce n’est pas l’amour, la gentillesse ou la générosité.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Ven 20 Mar - 16:06
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
Que ferait-elle de ces informations ? Les garder pour elle, naturellement. Que pourrait-elle faire d'autre avec cela ? Elle n'avait aucune raison de divulguer quoi que ce soit à qui que ce soit sur ce qu'elle avait lu. Elle n'était pas ainsi. Elle savait faire la part des choses entre ce qui se disait et ce qui ne se disait pas. Et les choses écrites dans le livre rouge ne se disaient pas. Elle fronça légèrement les sourcils, sans comprendre où voulait en venir l'asiatique. Des personnes paieraient pour pouvoir dire des secrets sur son compte ? C'était tout à fait ridicule. Et Alice haussa les épaules. « Je ne suis pas de ce genre-là. » rétorqua-t-elle, d'un ton tranchant. Voilà qu'il allait finir par la vexer, à douter de sa parole. Alice n'était pas une menteuse. Si elle disait qu'elle ne dirait rien à personne, elle ne le ferait pas. Et qu'il puisse en douter avait tendance à légèrement l'agacer. Bien sûr, il ne la connaissait pas. Il était sûrement tout à fait légitime qu'il puisse douter d'elle. Elle l'aurait trouvé stupide de ne pas douter d'elle. Mais elle le trouvait tout aussi stupide de douter. C'était bien là tout le problème avec Alice ; les contradictions s’enchaînaient dans son esprit. Et elle chassa ses pensées d'un soupire. Elle serra très légèrement la main du jeune homme, lorsque celui-ci se décida enfin à prendre la sienne, souriant légèrement en l'entendant se présenter. Phoenix Peters. L'information se grava dans l'esprit du Champion des Merveilles. Elle ne trouvait pas stupide le fait d'avoir pensé à prendre ses initiales pour créer un pseudonyme. C'était astucieux, même. Et elle s'était habituée à Pépé.
Elle ouvrit et referma la bouche en entendant la suite. Il ne comprenait pas ce qui avait pu la toucher ? Décidément, elle avait du mal à le comprendre. Comment pouvait-il ne pas se rendre compte que sa vie toute entière était touchante ? Que ses pensées étaient touchantes ? Que sa façon de les écrire l'était tout autant ? « Tout. » répondit-elle alors, le plus naturellement du monde, en soutenant son regard. Avant d'acquiescer ensuite en essayant de cacher le sourire victorieux qui menaçait de venir étirer ses lèvres. « Je le promets. Je vous rendrais votre livre. Et il est évident que je ne vous jugerai pas. Personne ne devrait avoir le droit de juger qui que ce soit. » Il reprit la parole, et Alice éclata de rire à nouveau. « Enfin des paroles censées ! Je commençais à croire qu'aucune ne sortirait de votre bouche ! » Elle était on-ne-peut-plus d'accord sur ce qu'il venait de lui dire. Bien entendu que la curiosité était la plus belle qualité humaine. Celle qui attirait le plus d'ennuis, probablement. Mais sans elle, Alice n'aurait jamais découvert le Pays des Merveilles. Elle n'aurait jamais vécu les aventures qu'elle avait vécu. Elle n'aurait jamais rencontré ni le Chapelier, ni le Bandersnatch, ni aucun de ses personnes loufoquement attachant qui constituaient sa nouvelle famille. Tranquillement, et sans se soucier que cela puisse être mal perçu, Alice se rapprocha de Phoenix, l'attrapant par le bras avant de commencer à marcher le long de la plage en le poussant à suivre la marche.
« Vous me rappelez le Bandersnatch, vous savez ? Lui aussi est toujours méfiant. Il n'y a aucune raison de l'être. J'ai bien compris que vous aviez souffert dans votre vie. Mais je ne me permettrais pas de vous faire souffrir. Vous connaissez mon histoire, n'est-ce pas ? Et, de fait, vous connaissez ma personnalité. N'est-ce pas une preuve suffisante pour que vous puissiez cesser de craindre que vos secrets sortent de ma tête ? » Tout du long, elle avait parlé d'une voix tout à fait calme, en fixant le sable qui s'étendait devant eux, sans cesser d'avancer. « Je sais qu'il n'est pas facile de faire confiance à une personne que l'on ne connaît pas. Et je ne vous demande pas de me faire confiance, c'est une chose qui se mérite. Mais j'ai l'impression de tant vous connaître, que je ne peux m'empêcher de vous aimer. Vous et vos pensées. Je protège les gens que j'aime, Phoenix, je ne tente pas de me servir d'eux. Si c'est la perspective que je puisse me servir de vous qui vous effraie, sachez que ça n'arrivera pas. Il me semblait important de vous dire tout ceci, avant de vous poser la moindre question. » Elle tourna le visage vers lui, pour lui sourire légèrement.
Tout ce qu'elle venait de dire était une pure et totale vérité. Alice ne savait pas mentir, de toute façon. Ou seulement lorsque cela était nécessaire, comme elle l'avait fait pour pouvoir être acceptée à la cour de la Reine Rouge et ainsi sauver le Chapelier. Mais lorsqu'il s'agissait de choses comme les relations humaines, elle ne faisait pas semblant. Jamais.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Ven 20 Mar - 17:33
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ♣ alice kingsleigh
Je ne comprenais pas l’engouement d’Alice. En général, les gens fuient quand quelqu’un leur parle de leur vie. Ils ne trouvent pas ça intéressant et préfère se retrouver seul à penser uniquement à leurs problèmes. J’avais l’impression que la jeune Alice était bien plus intelligente et sensible que les autres. J’ai tellement l’habitude de voir des personnes baisser la tête quand ils voient quelqu’un par terre que de rencontrer une personne aussi attentive à l’autre, comme Alice, me fait me poser des questions. Et si Alice n’était pas comme les autres. Si elle était VRAIMENT gentille et curieuse. Je me demandais alors pourquoi j’étais aussi méfiant envers elle. Mon comportement était inexplicable. Seulement, je me dis que c’était dû à toutes mes erreurs du passés. Notamment le fait que je me sois laissé marcher sur les pieds pendant plus de dix ans. En y repensant, je me rendais compte que je rejetais Alice comme les autres enfants m’avaient rejeté mois. Je voyais enfin que ce que j’étais en train de faire n’était pas bien et je décidais alors de m’ouvrir un peu plus à elle et d’oublier cette histoire de livre. Bon d’accord, je n’y arrivais pas et je lui demandais si je répondais à ses questions, qu’elle me rende mes livres. Je me sentais alors plus stupide en y repensant. J’avais l’air d’un gamin qui faisait du chantage. « Je ne comprends pas pourquoi je vous intéresse tant, mais je vais quand même répondre à vos questions ». C’était pour moi totalement incompréhensible. J’étais le mec lambda par excellence et je ne voyais pas vraiment ou voulait en venir la jolie blonde.
Alice me promettait alors de me rendre mon livre, ce qui me décoinçait immédiatement. Mes épaules se relâchèrent alors et je repris ma respiration. J’étais idiot et je m’en rendais compte, c’était le principal non ? Je lui donnais alors une sorte d’explication à mon comportement étrange. Je lui disais donc que je la laissais me poser des questions parce que je défendais la curiosité. Je sais, c’est encore plus stupide que ce que j’avais en tête, mais je l’ai tout de même dit. Et puis, c’était la vérité. J’ai toujours été quelqu’un de très curieux et les gens comme ça ont tendances à être plus attentif aux gens qui les entourent. Donc pour moi, c’est la plus belle des qualités. Alice arrivait ensuite à me décrocher un sourire lorsqu’elle répondit à mon explication. « Cela veut dire que je ne suis pas censé ? » C’était plus une question rhétorique qu’une réelle demande. Je ne voulais pas entendre la réponse vu qu’elle venait de me la donner en me disant que je ne l’étais pas. Oui, c’est compliqué d’être moi.
Alors que je pensais qu’elle allait commencer son interrogatoire, elle prit mon bras pour qu’on puisse marcher le long de la plage. Je sursautais alors, n’étant franchement pas habitué à ce genre de contact. Encore moins venant d’une personne que je ne connais pas. Je ne savais pas si je devais me mettre en colère ou pas. Alice ne me laissait cependant pas le temps de réfléchir plus que ça vu qu’elle reprit la parole. Je haussais alors les sourcils en entendant le nom de Bandersnatch. Je tournais alors vivement la tête vers elle et je lui dis, toujours aussi surpris « Est-ce que vous êtes en train de me comparer à un monstre ? » Ca ne serait pas la première fois mais c’est toujours un peu dérangeant d’être comparer à un tel personnage. Alice ne semblait pas m’avoir entendu vu qu’elle continuait tranquillement de parler, comme ci tout était normal. Quand elle finit sa phrase, je hochais simplement la tête en disant tout bas « Peut être … » Je savais que ce n’était pas une réponse, mais en même temps, je ne pensais pas qu’Alice attendait une réponse de ma part.
Je me concentrais alors sur le sable blanc pour ne pas être surpris si je rencontrais un quelconque obstacle. J’attendais à nouveau les questions de la jeune femme, mais elles ne vinrent toujours pas. A la place, Alice plaida sa cause. J’étais estomaqué de voir à quel point elle avait du cran. Elle ne s’en rendait peut être pas compte mais elle parlait comme personne ne m’avait jamais parlé avant. J’avais l’impression d’être en compagnie d’une personne qui pouvait peut être me comprendre. Elle semblait à la fois si forte et si compréhensive. C’était la première fois que je rencontrais une personne qui dégageait cette aura de bienveillance. Je pensais à tout cela lorsque je l’entendis me dire qu’elle ne pouvait pas m’empêcher de m’aimer en vu de ce qu’elle avait lu. J’étais étourdi et je devais me forcer à suivre la suite de son discours. Je cherchais alors mes mots quand elle termina. Que pouvais-je bien répondre à ça. Elle m’avait piégé. « Je … Je … » Oui tu ? J’étais trop perdu dans mes pensées pour lui répondre immédiatement. « Excusez-moi, deux secondes. » Je préférais lui dire d’attendre pour que je puisse réfléchir paisiblement.
Alice ne semblait pas comprendre l’importance des mots qu’elle venait d’employer. Je devais alors m’assurer qu’elle les comprenait bel et bien. « Pourquoi vous dites que vous m’aimez ? Comprenez-vous le sens de ce mot ? Vous ne me connaissez pas et pourtant … » Je secouais la tête, toujours aussi perdu. « Je vois bien que vous êtes sincère, mais j’ai vraiment du mal à vous comprendre. Je n’ai jamais parlé de rien à personne. Et savoir que quelqu’un connait mes pensées et mes sentiments, ça me fait vraiment peur. Mais ce qui est le plus angoissant, c’est que j’ai l’impression, quand vous me dites tout ça, que vous me comprenez. Alors qu’on ne se connait pas … » Je tentais alors de trouver des réponses sur le visage de la jeune femme, mais quand je vis son sourire, je ne pouvais pas la regarder plus longtemps.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Ven 20 Mar - 18:51
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
Oh ! Un sourire ! Elle l'avait très clairement remarqué, il n'avait pas pu lui échapper. Et le voir sourire lui provoqua une petite pointe de fierté. Elle se mit à rire doucement, détendue, à sa réflexion. S'il n'était pas censé ? Probablement que si, à sa façon. Peut-être n'était-ce pas de la façon la plus conventionnelle qui soit, mais Alice n'avait jamais apprécié les gens qui attachaient trop d'importance à ce qui était conventionnel ou non. Pour autant, elle laissa la question de Phoenix en suspens, n'y répondant que par un sourire des plus amusés. Elle était certaine qu'il pouvait trouver seul à la réponse à cette question. Et puis, il était bien plus amusant de ne pas tout dire. C'était bien plus intéressant ainsi. Elle le sentit sursauter lorsqu'elle lui attrapa le bras, mais fit comme si elle n'avait rien remarqué pour se mettre à marcher, laissant l'air marin venir caresser son visage et jouer avec ses cheveux. Être en mouvement lui était agréable ; elle était, après tout, celle qui ne cessait de courir partout. Qu'importe. Elle se mit à parler. A le comparer au Bandersnatch, et fronça légèrement les sourcils lorsqu'elle entendit Phoenix le qualifier de « monstre ». Bandy n'était pas un monstre ; il était seulement incompris, seul et craint. Il suffisait simplement de lui laisser une chance pour voir au-delà de son apparence. Oui, décidément, Phoenix rappelait Bandy à Alice. Et elle ne prit pas la peine de répondre à sa question, continuant de parler, de dire les choses, souriant très légèrement au « Peut-être. » murmuré. Non, effectivement, ce n'était pas une réponse. Mais effectivement, elle n'avait pas attendu de réelle réponse à ce qu'elle venait de dire. Elle s'était contentée d'exposer les faits. De lui offrir un vérité. Rien de plus. Il n'y avait pas de réponse à donner à des vérités, même lorsque celles-ci se présentaient sous forme de questions.
Elle continua à parler. Alice parlait parfois beaucoup. Pour dire ce qu'elle pensait, ou ce qu'elle ressentait. Et lorsqu'elle eut fini de parler, il lui sembla avoir totalement déstabiliser le pauvre jeune homme. Ça n'avait bien sûr pas été le but et elle se retrouva peinée de le voir ainsi chercher ses mots, jusqu'à lui demander de l'excuser quelques secondes. Elle ferma la bouche, garda les lèvres bien collées l'une à l'autre en lui laissant le temps de rassembler ses pensées qui semblaient éparpillées un peu partout. Elle ne savait pas si elle devrait s'excuser. Elle ne comprenait pas vraiment la réaction de Phoenix. Alors l'impatience commença à grandir en elle ; elle voulait comprendre. Elle voulait comprendre pourquoi il semblait si troublé. Et il fini enfin par lui donner une explication. Est-ce qu'elle comprenait ce que signifiait le fait d'aimer quelqu'un ? Bien entendu. A sa façon. Elle voulu ouvrir la bouche pour lui répondre, mais il poursuivait déjà. Et, toute attentive, elle l'écouta. Avant de s'arrêter de marcher lorsqu'il eut fini de parler pour se mettre face à lui, et lui attraper les mains en cherchant à plonger son regard dans le sien. « Je sais ce que signifie le mot « aimer » et je ne l'utilise pas à tord et à travers. Ce livre que je n'aurais pas dû lire, c'était comme de vous avoir à côté de moi. C'était comme de vous parler. C'était comme de devenir votre confidente. Les mots ne m'étaient pas adressés, mais ils étaient là, pourtant. J'ai lu ce que vous étiez. J'ai été touchée par ce que vous étiez. Par ce que vous ressentiez. Alors, oui, je vous aimes. Et je vous le dirai aussi souvent qu'il le faudra pour que vous y croyiez, parce que c'est vrai. Peut-être que ce n'est pas un amour conventionnel, et je m'en moque. Est-ce que cela a besoin d'être conventionnel, après tout ? Peut-être aussi que c'est stupide, et je m'en moque tout autant. Je vous connais, moi. Et je ferai tout pour que vous me connaissiez en retour, si vous avez besoin de ça. Mais, s'il vous plaît ; n'ayez pas peur. »
Parce qu'il n'avait aucune raison d'avoir peur, même si Alice pouvait comprendre que ce soit le cas. Elle fini par lui lâcher les mains, gardant son regard dans le sien encore quelques secondes avant de se détourner. « Posez-moi des questions, vous. Ma curiosité, à moi, attendra. Je préfère que vous soyez rassuré, avant. Nous nous reverrons, de toute façon, n'est-ce pas ? Alors j'aurais bien le temps de vous poser une montagne de questions plus tard. » Il était déboussolé, visiblement, alors Alice n'avait aucune envie de le déboussoler encore plus...
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Ven 20 Mar - 23:02
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ♣ alice kingsleigh
Le fait qu’Alice ne réponde pas à mes questions me perturbait un peu et en même temps, cela ne me surprenait pas plus que ça. Je ne suis pas un grand fan du livre et du dessin animé et je ne peux donc pas juger et comprendre le caractère d’Alice. Je vais devoir faire preuve de patience pour la cerner et pour éventuellement mieux prévoir ses questions. Ca peut paraître calculateur, mais j’ai malheureusement pris cette habitude quand j’étais enfant. C’était pour mieux appréhender les coups que les autres me donneraient. Vous savez, quand on fait quelque chose tous les jours, encore et encore, on ne se rend plus forcement compte de ce qu’on fait. Ca devient normal et on ne s’en soucis plus. Seulement moi, je veux m’en soucier. Je veux me rendre compte de tout ça. Mais c’est trop tard. J’aurais dû m’imposer quand j’étais plus petit. Ou au moins en parler à mes parents pour qu’ils m’aident et me sorte de cette torture. Je ne devais pas penser à tout ça. Pas maintenant. Je dois garder l’esprit clair pour comprendre tout ce que me dit Alice. Pourtant, en ayant l’esprit libre, je n’arrive pas à la suivre.
Lorsqu’elle me dit qu’elle m’aimait, je cru tomber des nu. Ce quelle venait de me dire, tout son discours qui était incroyablement beau me déstabilisait complètement. Je ne savais plus où j’étais et ce que je faisais ici. Je voyais seulement du sable à perte de vu, de l’eau turquoise à ma droite et une sorte de jungle très dense à ma gauche. Puis, agrippée à mon bras se trouvait une jeune femme blonde tout droit sorti d’un univers incroyable. Alors, je comprenais que tout cela était bien vrai et qu’Alice venait vraiment de me dire qu’elle m’aimait. Je me questionnais alors. Comment pouvait-elle dire ce genre de chose aussi facilement. Surtout qu’elle ne me connaissait pas. C’est impossible de dire à quelqu’un qu’on l’aime alors qu’on ne le connait pas. Je ne trouvais pas de solutions et de réponses à mes questions. Je lui demandais alors d’attendre quelques secondes pour que je prenne le temps de remettre de l’ordre dans mes idées. Je décidais alors d’être franc et honnête envers elle en lui demandant si elle connaissait la signification du mot « aimer ». Pour être tout à fait honnête avec vous, jamais personne ne m’a dit qu’il m’aimait. C’est pour cela que j’étais autant choqué. J’avais peur que, la première fois qu’on me parlait d’amour, cela ne soit pas réel et sincère. Alors quand j’ai entendu Alice, une parfaite inconnue, me dire ça, j’avais l’impression de tomber dans le vide. Est-ce que je devais m’en vouloir d’avoir écrit toutes ses choses ? Etais-je responsable de mon mal être actuel ? J’étais perdu.
Ca devait se voir puisque la jeune blonde lâcha mon bras pour venir se tenir en face de moi. Jusque là, tout pouvait aller à peu près bien. Tant qu’elle ne me touchait pas, je pouvais encore contrôler mes émotions. Et merde … Elle prenait alors mes mains. Je voulais m’en défaire, mais j’allais encore passer pour un homme sans cœur. Je ne bougeais pas alors et j’attendais que le temps passe et qu’Alice se lasse. J’avais l’impression d’être observé, et je savais que c’était le cas. Alors, je ne relevais pas la tête tentant d’échapper à son regard interrogateur. Ce qu’elle me disait me faisait mal et en même temps, me soulageait. C’était assez étrange comme sensation. D’un côté, j’avais l’impression d’être nu devant elle, et d’un autre, je me sentais compris, et presque aimé. Mais je ne devais pas me laisser avoir par ces belles paroles. Inconsciemment, je serrais les mains d’Alice, comme ci je ne voulais pas qu’elle les lâche. Je cherchais alors des réponses dans le sable, mais ce dernier ne semblait pas m’en donner. Je devais me débrouiller seul, comme un grand.
J’étais complètement retourné parce le discours de la jeune femme. Et j’avais terriblement peur de ce qu’elle me disait. Je n’ai jamais voulu ça. Je n’ai demandé à personne qu’on retrouve mon carnet rouge et qu’on lise mes plus profonds secrets. Et j’ai encore moins demandé à ce qu’une personne me dise qu’elle m’aime d’une façon peu conventionnelle. Que feriez vous, vous, si une personne vous disait tout ça ? Vous seriez probablement sur le cul, comme moi. Je n’arrivais plus à parler, et donc à trouver mes mots. Pourtant, je savais que c’était à mon tour de parler. Mais les mots semblaient me manquer pour le moment.
Alors, Alice lâcha mes mains, enfin. Je pus alors me prendre la tête entre ces dernières, comme pour me cacher. J’avais besoin d’un peu de silence pour comprendre tout ce qui était en train de m’arriver. C’était trop pour un seul homme. Je pars en croisière pour découvrir le monde. Je me retrouve ensuite sur un bateau en bois qui amarre à Agrabah. Puis je me fais courser par la garde du sultan et maintenant, je me retrouve en compagnie d’Alice aux Pays des Merveilles qui me dit qu’elle a envie de me connaître et qu’elle m’aime. Est-ce que le monde s’acharne contre moi ? Je crois bien. Je reprenais alors mon souffle. J’avais l’impression qu’il s’était arrêté pendant quelques secondes. Je décidais alors de jouer franc jeu avec Alice. De toute façon, elle semblait me connaître par cœur. Alors je ne perdais rien à lui dire ce que je pensais encore une fois. « Je dois vous avouer que tout ce que vous venez de me dire, ça m’est complètement inconnu. Jamais personne ne m’avait parlé comme ça. Et personne ne m’a encore dit qu’il m’aimait. Donc, ça me laisse un eu perplexe et surtout, je suis encore plus perdu qu’avant. Je crois que vous voyez très bien ce que je peux ressentir maintenant. Vous avez tout lu sur moi. Enfin, une partie en tout cas. Vous savez que j’ai du mal à faire confiance aux gens et vous devez certainement vous souvenir pourquoi je suis comme ça. Alors, ne m’en voulez pas d’être aussi peu ouvert pour l’instant. » Je savais en la regardant que je pouvais lui faire confiance, mais j’avais toujours cette crainte qui ne me quittera probablement jamais. Je soupirais alors de mon manque de savoir vivre et de mon manque de sociabilité. Si j’avais apprit plus tôt à me faire des amis et à être aimable avec les gens, peut être qu’aujourd’hui, j’arriverais à comprendre Alice et à accepter tout simplement ce qu’elle me disait.
Alice me demandait alors de lui poser des questions. Son geste me touchait tellement que je n’en revenais pas. J’avais l’impression d’être hyperémotif et je ne devais pas me laisser submerger par mes émotions. Et dire qu’il y a quelques minutes, j’étais en colère contre elle parce qu’elle avait lu mes livres et mon journal. Je m’en voulais de lui avoir hurlé dessus. Comment quelqu’un pouvait-il être aussi gentil que ça. Je pensais que c’était impossible, mais Alice me prouvait le contraire. J’apprenais de plus en plus de chose depuis le début de la Croisière. En entendant la question de la jeune Anglaise, je me demandais si elle voulait vraiment qu’on se voit. Elle semblait le vouloir sincèrement ce qui me fit sourire. Je me tournais alors vers la mer, pour ne plus faire face à Alice. J’avais peur qu’elle lise en moi désormais, comme dans un livre ouvert. Je lui dis alors « Je dois alors vous poser des questions … Je ne saurais même pas par où commencer. » Je me perdais alors dans l’observation de l’eau qui semblait calme. « Vous avez connaissance de toutes mes faiblesses. Et je sais que c’est terrible quand quelqu’un les connait. Je n’oserais jamais vous demander les votre. C’est tellement … personnel. Mais, vu que vous insistez… » Ce n’était peut être pas le cas. Elle n’insistait pas, mais j’avais tout de même envie d’en savoir plus sur elle. Je ne réfléchissais pas longtemps avant de lui poser ma première question. « Qu’avez-vous ressenti en arrivant dans notre monde. Enfin, dans mon monde. Oh, je ne sais même pas comme l’appeler… Vous qui avez déjà vécu ce genre de chose, lorsque vous êtes revenue du Pays aux Merveilles. Qu’avez-vous ressenti ? Pensez vous à votre famille ? Vos amis ? » C’était peut être trop personnel ? Ou peut être pas assez. Je n’en avais aucune idée.
Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice Jeu 26 Mar - 11:49
Et cette petite obsession qui tourne et tourne...
L'amour n'était pas un sentiment que l'on pouvait expliquer. C'était quelque chose qui se ressentait, au plus profond. Quelque chose qui pouvait avoir un milliard de significations, qui pouvait être mal perçu, qui pouvait toucher, qui pouvait blesser. L'amour était quelque chose de suffisamment puissant pour que le ressentir puisse être la plus belle des bénédictions et la plus cruelle des malédictions. Alice aimait Phoenix ; de cela, elle en était plus que certaine. Ce n'était pas le même amour que celui – incompréhensible et étouffant – qu'elle portait au Chapelier. Ce n'était même pas le même amour – fraternel et doux – qu'elle pouvait porter à Dinah. Ou encore cet amour presque maternel qu'elle portait au Bandersnatch. Elle n'aurait pas pu expliquer exactement quelle forme d'amour elle ressentait pour Phoenix. Quelque chose de doux, oui. Quelque chose de suffisamment fort pour qu'elle veuille qu'il soit à l'aise avant de penser ne serait-ce qu'une seconde à elle-même. C'était étrange, à vrai dire. C'était curieux et bizarre. Mais lorsqu'elle posait le regard sur lui et qu'elle le voyait si déboussolé, elle avait juste envie de lui dire que tout irait bien. Qu'elle était là, qu'elle ne mentait pas, qu'elle ne se jouerait pas de lui et qu'autant qu'elle le pourrait, elle resterait là pour lui. Pour l'épauler, l'aider, l'écouter. Après tout, tout le monde a besoin de ça. D'une personne prête à rester à vos côtés, peu importe votre passé, votre futur, vos envies ou vos doutes. Elle sentit qu'il lui serrait les mains. Et elle serra un peu plus les siennes, tout à fait consciemment, sans cesser de parler. Ce n'étaient pas que des belles paroles ; Alice ne disait jamais ce qu'elle ne pensait pas. Et s'il lui arrivait de penser ce qu'elle ne disait pas, elle prenait grand soin de toujours penser ce qu'elle disait. Elle était d'une honnêteté presque maladive, finalement. Alice finit par lâcher les mains de Phoenix. Et par sentir son cœur se serrer alors que le pauvre homme ne semblait plus exactement savoir où il en était. Oh, elle comprenait. Elle arrivait dans sa vie, sans prévenir. Et elle disait l'aimer alors qu'il avait connu le rejet toute sa vie.
La bavarde petite Alice ne trouva rien de très intelligent à dire après ce long discours. Alors, elle garda le silence, même si celui-ci l'effrayait. Elle avait peur qu'il parte. Qu'il décide que tout ceci était trop compliqué pour lui et qu'elle ne le revoit jamais après tous les efforts qu'elle avait fourni pour le retrouver. Mais, lorsque le silence fut brisé par la voix de Phoenix, non seulement le soulagement s'empara tout entier d'Alice, mais un sourire radieux prit place sur son visage. « Je ne vous en veux pas. » se contenta-t-elle de répondre à tout ce qu'il venait de dire. Elle aurait voulu lui en dire beaucoup plus, lui dire qu'elle comprenait parfaitement, qu'ils avaient tout le temps du monde pour apprendre à se faire confiance, qu'il avait tout le temps du monde pour ne plus être effrayé par tout ça, qu'elle ne le forcerait jamais à être quelqu'un d'autre que lui-même même si cela signifiait qu'elle devait faire face à un mur pendant quelques temps. Elle n'avait pas peur des murs. Elle n'avait pas peur des comportements inappropriés. Elle n'avait pas peur qu'on puisse vouloir la rejeter parce qu'on ne savait pas faire autre chose. Elle n'avait pas peur de tout ça ; elle était assez têtue pour passer outre. Il n'était pas obligé de lui faire confiance tout de suite. Il n'était pas obligé de l'aimer, non plus. Il faisait déjà l'effort de rester, de ne pas fuir, de dire ce qu'il ressentait. C'était déjà plus que ce qu'Alice avait le droit de vouloir de la part de quelqu'un comme Phoenix. Alors, elle était heureuse. Mais, plutôt que continuer à braquer toute la conversation sur lui, Alice eut l'idée de la braquer sur elle. De demander à Phoenix de lui poser des questions. Pour le mettre un peu plus à l'aise, pour qu'il voit de ses propres yeux qu'elle était prête à lui permettre de la connaître comme elle le connaissait. Il n'y avait pas de questions véritablement personnelles en ce bas-monde. Tout dépendait de celui qui demandait et de celui qui répondait.
Elle fini par s'asseoir dans le sable, riant un peu lorsqu'il lui avoua ne pas savoir par où commencer. « Le commencement me semble tout à fait indiqué pour ça. Mais vous pouvez également commencer par la fin. L'ordre n'a finalement que peu d'importance. » Elle avait dit tout ceci sur un ton délicieusement amusé, tout en attrapant une poignée de sable pour la faire couler sur le sol. Nouveau sourire lorsque Phoenix affirma qu'elle insistait. Elle n'avait jamais rien fait de tel. « Il n'y a rien de personnel, en ce monde. Sauf si nous décidons que ça l'est. Posez-moi des questions. » Là, elle insistait. Comme pour donner raison à Phoenix, peut-être. Et elle l'écouta alors, lorsqu'il posa ses premières questions. Qu'avait-elle ressenti ? C 'était confus. De nouveau, elle s'amusa avec le sable, réfléchissant en fronçant légèrement les sourcils. « Eh bien. » commença-t-elle, plus pour elle-même, avant de lever le regard sur Phoenix. « Comme vous le dites, j'ai déjà vécu quelque chose de similaire. Je suis allée au Pays des Merveilles, deux fois, et cet endroit n'avait rien à voir avec le monde d'où je viens. Comme pour les Merveilles, j'ai été déboussolée en arrivant dans votre monde. Et curieuse. Oui, je crois que c'est le sentiment dominant ; la curiosité. J'en ressens tant que j'ai l'impression que je vais exploser. Il y a tellement de choses à voir, dans votre monde. Tout est curieux. Les gens, et leur façon de s'habiller, les conversations, les lieux... Je voulais appeler votre monde le « Nouveau Pays des Merveilles » mais je crains que le Chapelier ne me transforme en chapeau si j'osai seulement le faire. Je me sens comme l'enfant que j'ai été lors de ma première visite au Pays des Merveilles ; parfois, je ressens le besoin de rentrer chez moi car certaines choses m'effraient. Parfois, je ne veux surtout pas quitter votre monde, car il reste tant de choses à découvrir ! Ce que j'ai ressenti et ce que je ressens est contradictoire, vous savez ? » Elle sourit un peu plus, sans oublier les autres questions de Phoenix, qu'elle gratifia d'une réponse également ; « J'ai retrouvé mon cher Chapelier et mon cher Bandersnatch, durant la croisière. Et j'ai Dinah, avec moi. Elle est devenue humaine, est-ce que vous vous rendez compte ? J'ai perdu un chat et gagner une meilleure amie. J'ai tous les amis dont j'ai besoin, auprès de moi. Ça faisait longtemps que ça n'était pas arrivé. » Elle lâcha un petit rire amusé. « Quant à ma famille... Bien sûr que je pense à elle. A ma sœur, surtout. Je me demande où elle est, ce qu'elle fait, ce qu'elle pense. Elle me manque. »
Elle avait légèrement perdu son sourire en disant cette dernière phrase. Margaret lui manquait beaucoup, à vrai dire. Elles étaient très différentes l'une de l'autre, mais sa sœur était importante pour Alice. Mais peut-être n'avait-elle pas assez bien regardé les passagers... Se faisant violence pour retrouver son sourire, elle osa demander ; « Vous pensez que nous trouverons un moyen de ré-échanger nos bateaux et nos mondes ? Je crains que mon Chapelier ne perde définitivement la tête s'il doit rester dans votre monde. A vrai dire, je crains que tous les habitants des Merveilles coincés dans votre monde ne deviennent plus fous qu'ils ne le sont s'ils ne retrouvent pas leurs contrées loufoques. Je me fais du soucis à ce sujet. »
good vibes.
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Sujet: Re: Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice
Et cette petite obsession qui tourne et tourne ... ▬ Phoenix & Alice